MERS & OCEANS : réécriture du droit moderne en 1982 (3)

L'évolution du droit de la mer écrit moderne (droit de 1958) s'est accomplie en faveur d'une mainmise - ou emprise - croissante des Etats à façade maritime sur les parties de mer adjacentes, devant les côtes. On parle de 'projections maritimes' de l'Etat côtier.

La réécriture du droit moderne (droit de 1982) - mais la réforme du droit passe aussi par le canal du droit coutumier - est mise en forme dans la convention de Montego Bay du 10 décembre 1982 sur le droit de la mer, entrée en vigueur le 16 novembre 1994.

Le droit de 1982 repose sur des équilibres. L'Etat côtier est titulaire d'un faisceau de droits. Les droits dont il dispose déjà sont étendus et des droits nouveaux lui sont reconnus. Une internationalisation à caractère social (patrimoine commun de l'humanité) est instituée sur les grands fonds marins et leur sous-sol, au-delà des limites extérieures de la juridiction nationale; le principe est à l'origine de la convocation de la Troisième Conférence des Nations Unies (UNCLOS III) sur le droit de la mer.
La convention de 1982 définit tout l'appareil de pouvoirs prévu pour planifier et exploiter les ressources minérales des grands fonds marins, dénommés la Zone. La répartition internationalisée de richesses minérales sous-marines vise aussi, dans le droit écrit de 1982, le plateau continental étendu, au-delà des 200 milles nautiques.
Le principe de liberté qui marquait si profondément la mer il n'y a pas si longtemps est replié vers le grand large, sur les parties de mer laissées ouvertes et sa jouissance est réglée par des normes de compatibilité sur une base de renvoi.

Sebastiao SALGADO : oil wells, Burgan, Kuwait, 1991

SUCCESSIONS D'ETATS : phénomènes modernes (1)

Des phénomènes nouveaux de séparation et d'association d'Etats découvrent un nombre impressionnant de controverses territoriales : contestations de frontières ou problèmes de souveraineté plus complexes.

Les richesses minières, découvertes ou à découvrir, dès lors qu'elles se trouvent impliquées dans les controverses territoriales, viennent ajouter aux difficultés, sil elles ne les créent pas parfois.

Ces phénomènes nouveaux de succession d'Etats se présentent sur les divers continents au XXème siècle, à l'exception notable de l'Amérique du Sud, berceau au siècle précédent de l'émergence formelle du principe de l' uti possidetis.

Les situations les plus nombreuses se présentent quand une fraction territoriale (ou plusieurs), qui dispose d'une originalité sociologique propre mais se trouve en état de dépendance, se sépare de la collectivité étatique dont elle faisait partie dans le but de se constituer elle-même en Etat souverain. C'est le phénomène de la décolonisation.
D'autres phénomènes ne doivent pas être ignorés, en particulier quand deux ou plusieurs collectivités étatiques abandonnent des éléments de souveraineté, ou disparaissent, au profit d'un Etat nouveau. Ce sont les phénomènes des unions d'Etats et de la fusion d'Etats.

Bruno BARBEY : Burgan oil fields, Kuwait, 1991

AMERIQUE DU SUD : le contexte latino-américain (1)

L'Amérique post-espagnole a l'idée de formuler la théorie de l' uti possidetis afin de prévenir des tentatives de colonisation et d'éviter les conflits de frontières inévitables entre les Etats successeurs issus des révolutions libérales.

Mais sur ce continent le principe ne permet pas de résoudre de façon complète des différends ayant trait à des confins territoriaux jusqu'alors délaissés et auxquels la découverte de richesses minérales confère une soudaine valeur.

Silésie : les trois Silésies

voir la Note du 10.07.2005

'Le grand développement des houillères (2)'

dans EUROPE

sur le site richesses minérales

 

voir la Note du ...

'Le sort des trois Silésies (5)'

dans EUROPE (1919)

sur le site richesses minérales

Galicie : zones pétrolières (2)

Probablement le pétrole a-t-il joué un rôle en 1939 dans l'établissement de la ligne constituant la frontière orientale de la Pologne et relative aux sphères d'intérêts respectives de l'Allemagne et de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS).
Cette ligne est consignée dans le traité germano-soviétique daté du 23 août 1939.

Le principe d'une ligne passant approximativement le long de la rivière San divise la Galicie en deux et a pour effet pratique de traverser en même temps la zone pétrolifère de cette région. Le bassin sub-beskidique renferme un certain nombre de petits gisements de pétrole en cours d'exploitation : Boryslaw, Drohobycz, Stanislawow, Krosno, Jaslo.
L'attribution de la partie orientale de la Galicie à l'URSS, par le traité du 28 septembre 1939, retranche du territoire polonais la zone pétrolifère considérée comme la plus riche de son bassin carpatique, autour de Boryslaw et Drohobycz.

Josef KOUDELKA : the limit of a coal-mine, Ore Mountains, Czechoslovakia, 1993

EUROPE (1168) : la recherche du pétrole (6)

Dès qu'il s'est agi de prélever, de façon méthodique et élaborée, de l'huile minérale dans le sein de la terre pour produire industriellement, la région du fossé Rhénan et quelques autres régions en Europe, où l'on avait également tôt relevé des indices d'hydrocarbures, étaient toute désignées pour constituer des zones de prospection pétrolière.

Avec le fossé Rhénan, les plus connus des ensembles physiographiques se révèlent être la zone de molasse du plateau subalpin (Alpenvorland bavarois; Haute-Autriche), le bassin de Vienne (Basse-Autriche; Slovaquie), ainsi que l'arc carpatique (Galicie orientale; Transylvanie; Munténie) et la partie occidentale du bassin de Basse Saxe (Emsland; Drenthe; Frise).

La prospection du pétrole dans ces ensembles européens s'effectue sur fond de bouleversements territoriaux et de conflits armés (première, puis seconde guerre mondiales).

Des photographes dans des régions minières et sur des sites industriels

ABBAS (1944) (Iran)
AVEDON Richard (1923-2004) (Etats-Unis d'Amérique)
BARBEY Bruno (1941) (France)
BERRY Ian (1934) (Royaume-Uni)
BISCHOF Werner (1916-1954) (Suisse)
BLEASDALE Marcus (1968)(Royaume-Uni)
BOUVET Eric (1961) (France)
BRANDT Bill (1904-1983) (Angleterre, né allemand)
BURRI René (1933) (Suisse)
CARON Gilles (1939-1970) (France)
DWORZAK Thomas (1972) (Allemagne)
FRANK Robert (1924) (Suisse, exilé aux Etats-Unis d'A.)
GAUMY Jean (1948) (France)
GRUYAERT Harry (1941) (Belgique)
KOUDELKA Josef (1938) (France, né tchéque)
KUBOTA Hiroji (1939) (Japon)
NACHTWEY James (1948) (Etats-Unis d'Amérique)
SALGADO Sebastiao (1944) (Brésil)
SMITH William Eugene (1918-1978) (Etats-Unis d'Amérique)

EUROPE (1168) : l'utilisation de l'huile minérale (5)

L'huile minérale est connue et utilisée en Europe depuis le XVème siècle. A cette époque, on découvre l'existence de sources d'eau souillées par des traces d'huile bitumeuse en Bavière, près de Tegernsee en 1441, et en Alsace, à Pechelbronn en 1498.

Etudié à partir de 1735 sous l'indice de surface, le gisement alsacien de Pechelbronn est foré (fonçé, en fait) depuis 1813. C'est une originalité historique pour la particularité de son exploitation simultanée par sondage et mine.
Mis en valeur par un système de pompage à partir de 1879-1882, le gisement est l'objet à partir de 1915 d'une exploitation minière au moyen de puits et galeries de mine, pour recueillir le pétrole lourd qui s'écoule par simple suintement.

Pechelbronn se rattache à une trainée de gîtes bitumeux qui se suivent entre la faille rhénane à l'ouest et le Rhin à l'est dans un ensemble formant un bassin pétrolifère recouvert, en France, par la plaine d'Alsace et, en Allemagne, par la haute vallée du Rhin (Oberrheintal), et connu sous le nom de fossé Rhénan (Rheingraben).

Politiquement, la production de cette petite zone pétrolière suit les transferts de souveraineté entre la France et l'Allemagne qui affectent le territoire alsacien.

Alsace : le fossé Rhénan

voir la Note du 20.07.2005

'L'utilisation de l'huile minérale (5)'
dans EUROPE
sur : richesses minérales (http://unitedegisement. - )