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22/07/2005

EUROPE (1168) : la recherche du pétrole (6)

Dès qu'il s'est agi de prélever, de façon méthodique et élaborée, de l'huile minérale dans le sein de la terre pour produire industriellement, la région du fossé Rhénan et quelques autres régions en Europe, où l'on avait également tôt relevé des indices d'hydrocarbures, étaient toute désignées pour constituer des zones de prospection pétrolière.

Avec le fossé Rhénan, les plus connus des ensembles physiographiques se révèlent être la zone de molasse du plateau subalpin (Alpenvorland bavarois; Haute-Autriche), le bassin de Vienne (Basse-Autriche; Slovaquie), ainsi que l'arc carpatique (Galicie orientale; Transylvanie; Munténie) et la partie occidentale du bassin de Basse Saxe (Emsland; Drenthe; Frise).

La prospection du pétrole dans ces ensembles européens s'effectue sur fond de bouleversements territoriaux et de conflits armés (première, puis seconde guerre mondiales).

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20/07/2005

EUROPE (1168) : l'utilisation de l'huile minérale (5)

L'huile minérale est connue et utilisée en Europe depuis le XVème siècle. A cette époque, on découvre l'existence de sources d'eau souillées par des traces d'huile bitumeuse en Bavière, près de Tegernsee en 1441, et en Alsace, à Pechelbronn en 1498.

Etudié à partir de 1735 sous l'indice de surface, le gisement alsacien de Pechelbronn est foré (fonçé, en fait) depuis 1813. C'est une originalité historique pour la particularité de son exploitation simultanée par sondage et mine.
Mis en valeur par un système de pompage à partir de 1879-1882, le gisement est l'objet à partir de 1915 d'une exploitation minière au moyen de puits et galeries de mine, pour recueillir le pétrole lourd qui s'écoule par simple suintement.

Pechelbronn se rattache à une trainée de gîtes bitumeux qui se suivent entre la faille rhénane à l'ouest et le Rhin à l'est dans un ensemble formant un bassin pétrolifère recouvert, en France, par la plaine d'Alsace et, en Allemagne, par la haute vallée du Rhin (Oberrheintal), et connu sous le nom de fossé Rhénan (Rheingraben).

Politiquement, la production de cette petite zone pétrolière suit les transferts de souveraineté entre la France et l'Allemagne qui affectent le territoire alsacien.

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13/07/2005

EUROPE (1168) : l'autre solution (4)

Mais deux problèmes vont se multiplier sur les frontières européennes et contribuer à rationnaliser des solutions relatives à la division de gisement et renforcer l'alternative au déplacement de la frontière.
Un premier problème se présente avec la désorganisation ou la division d'une mine en cours d'exploitation à la suite de l'établissement d'une nouvelle frontière.
Un deuxième problème se caractérise par la continuation géologique de couches minéralisées qui se prolongent au-delà d'une frontière établie.


Quand l'exploitation des couches souterraines entreprise sur le territoire d'un Etat vient se heurter à la frontière commune avec un autre Etat et que les couches de minerais se prolongent géologiquement dans le territoire adjacent, on peut assister à des arrangements techniques de nature différente, passés entre les deux Etats intéressés.

(i) Si les parties du gisement situées de l'autre côté de la frontière commune sont en cours d'exploitation et que les deux chantiers d'abattage, de chaque côté de la ligne divisoire, sont situés au même niveau géologique, les deux Etats intéressés peuvent juger opportun de veiller au non-empiétement réciproque des travaux respectifs dans les mines et sur le territoire du pays voisin. Dans ce sens, l'accord conclu en 1887 entre la France et le Luxembourg relativement aux mines souterraines sur la frontière prescrit des mesures de protection et des mesures de surveillance des travaux menés au fond.

(ii) Quand les parties du gisement situées de l'autre côté de la frontière sont encore vierges de toute exploitation, les deux Etats intéressés peuvent juger opportun, pour ders raisons diverses, d'organiser un franchissement de la frontière politique. La société minière qui a épuisé le minerai jusqu'à la limite de la frontière territoriale est autorisée à entamer les veines vierges et poursuivre, dans le prolongement géologique des veines épuisées, l'abattage du minerai sous la surface du territoire de l'autre Etat.
Dans cette situation, il faut encore distinguer deux cas :
- le franchissement de la frontière est effectué dans un seul sens et s'opère d'un territoire vers un autre territoire uniquement;
- le franchissement a lieu dans les deux sens à la fois, et sur des niveaux géologiques du gisement divisé différents.

La plupart des accords que l'on relève au XXème siècle concernent l'exploitation de la houille et obéissent à un même concept. Partout, le franchissement de la frontière s'effectue moyennant un accord instrumenté passé entre les deux Etats intéressés, et tous suivent la même idée, à savoir l'exploitation d'une portion du territoire d'un Etat à partir du territoire de l'autre Etat.

L'ouvrage L'Unité de Gisement (décembre 2004) analyse les conditions juridiques de ces types d'accords internationaux et détaille les explications techniques y relatives.

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12/07/2005

EUROPE (1168) : le sort des armes (3)

La question des gisements houillers en situation frontière a été traitée diversement en Europe. Une des solutions appliquées découle du sort des armes et a consisté à déplacer la ligne divisoire pour tenir compte de l'emplacement et de l'orientation des gisements.

Là où la métallurgie lourde se fonde particulièrement sur le charbon, les zones houillères suscitent des convoitises et les frontières se trouvent disputées et déplacées.
Dans le cadre des réaménagements territoriaux franco-allemands du XIXème siècle, le tracement de la frontière politique est influencé par la présence et l'emplacement de gîtes visibles à la surface du sol, mais aussi par des terrains atteints et reconnus en profondeur.
Les affleurements houillers de Sarrebrück et Sarrelouis en 1815, les amas superficiels de fer autour de Thionville et Hayange, les terrains masqués des environs de Petite-Rosselle et Forbach et de la plaine de Creutzwald en 1871 pèsent de façon décisive sur la position de la frontière franco-allemande en Sarre et Lorraine, et au profit de l'Allemagne.
[G&F No. D-3 : ALLEMAGNE/FRANCE. Sarre et Lorraine (1990)].

Là où les richesses du sol et de l'industrie se sont considérablement développées aux frontières, l'importance vitale reconnue aux grandes zones industrielles nourrit des préoccupations de sécurité qui stimulent des tendances à l'accroissement de territoires.
La frontière ne garantit pas nécessairement la sécurité des zones industrielles et minières parcourues par son tracé, à une époque où le recours à la force n'est pas prohibé par le droit international et qu'en outre les antagonismes prévalent sur l''esprit de coopération' dans les relations de voisinage.

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10/07/2005

EUROPE (1168) : le grand développement des houillères (2)

Une amplitude nouvelle des travaux miniers caractérise l'économie européenne du milieu du XVIIIème siècle. C'est le commencement d'un développement d'envergure des houillères, qui fait naître en Europe la grande industrie moderne.

L'extension de l'usage de la houille se généralise du fait de l'appauvrissement des forêts et de l'essor de la métallurgie : c'est le principe de la production de coke à partir de la houille et de l'usage de ce coke, en remplacement du bois, pour l'élaboration de la fonte à partir du minerai de fer.
Cette évolution des arts et techniques amorce l'histoire industrielle des bassins houillers.

Les grandes zones houillères continentales prennent forme, le fait est singulier, dans des régions frontières (Hainaut, Lorraine, Limbourg, Westphalie, Silésie) et traversent les limites territoriales dont le caractère linéaire va en s'affirmant.

Les couches de combustibles non recouvertes de mort-terrain, apparaissant à fleur de sol, ont joué un rôle historique, étant les premières activement exploitées (en Sarre; dans la vallée de la Ruhr). Les couches qui étaient à peine voilées par une pellicule de terrains stériles se sont également offertes à l'exploitation débutante (dans le Limbourg méridional).

Dans certains cas, la métallurgie du fer a trouvé sur place son auxiliaire (Pays de Liège, de Namur, et du Hainaut).
Dans d'autres cas, elle a dû émigrer : la métallurgie développée par Frédéric II de Prusse s'est déplacée, en Silésie, depuis la vallée de la Malapane, son berceau, pour se fixer au pied de la chaîne des Beskides, en Haute-Silésie, région charbonnière alors répartie entre la Prusse, l'Autriche et la Russie.

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01/07/2005

EUROPE (1168) : l'essor des mines métalliques allemandes (1)

Il est bien connu que toute l'économie européenne du bas Moyen Age est entravée par l'insuffisance de métal précieux, source de numéraire. La pénurie de deniers, la rareté des gîtes d'or et d'argent donnent, dit Georges Duby, une 'fièvre qui porte à fouiller la terre'.

Un mouvement d'une certaine ampleur se manifeste à partir du XIIIème siècle dans l'activité des mines. Il naît à la faveur de la puissante expansion du peuple allemand en Europe centrale et orientale à l'époque médiévale, dans les flots de laquelle des immigrants sont attirés par des découvertes de filons argentifères.
Un long processus est enclenché au XIIème siècle avec la découverte en 1168 de gîtes argentifères dans les montagnes saxonnes, qui draine des mineurs venus du Harz. Les montagnes saxonnes deviendront l'Erzgebirge ou 'Monts Métalliques'.
Des mines d'argent exploitées par des résidents de langue slave amènent des allemands dans des pays tchèques et polonais (Bohême, Silésie).

Des vagues successives de migrants vont porter aux XIIIème et XIVème siècles de nouveaux contingents de mineurs qui, contribuant en outre à la germanisation des terres, développent les mines de toute sorte en cours d'exploitation et mettent en route de nouvelles exploitations, sur les mêmes lieux d'extraction et dans d'autres régions, ainsi en Moravie, et en Haute-Hongrie dans les 'monts métallifères slovaques'.
Le fer, également, déplace les allemands. Apparu au milieu du XIIème siècle en Haute-Styrie, il amène des migrants dans cette région au XIIIème siècle et en Carinthie au XIVème siècle.

Dans cette immense transformation politique qui caractérise le continent européen, où peu à peu des royaumes s'affranchissent des traits propres à la structure sociale médiévale pour se constituer en unités politiques et territoriales solides, nul ne sait vraiment la place que les mines ont pu occuper dans les motivations et plans des souverains.

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